Les origines du bouddhisme tibétain

Le bouddhisme est aujourd’hui la religion majoritaire au Tibet. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi.

Les origines du bouddhisme tibétain

Aujourd’hui religion majoritaire au Tibet, le bouddhisme n’y est cependant pas né. La religion du Dalaï-Lama est arrivée il y a plusieurs siècles grâce aux pays frontaliers et s’est progressivement implantée dans la région. Aujourd’hui, la religion bouddhiste fait partie intégrante de la culture tibétaine.

Bouddhisme, princesses et statues

Bien avant l’arrivée du bouddhisme indien au Tibet, c’est la religion Bon qui était très largement répandue sur le plateau et la plus pratiquée par le peuple tibétain. Au milieu du VIIème siècle , le roi Tubo Songthen Gampo épouse la princesse Népalaise Bhrikuti et la princesse Tang Wencheng. Le bouddhisme arrive alors sur le plateau par l’Inde, le Népal et la Chine centrale. On construit les temples de Jokhang et de Ramoche pour abriter des statues de Bouddha qu’ont amenée avec elles les deux princesses. On trouve par ailleurs toujours la statue originale de Sakyamuni dans le hall principal du temple de Jokhang. Dans le même temps, le roi envoie des érudits en Inde pour qu’ils y apprennent le bouddhisme. Avec la création des Écritures tibétaines, on traduit alors un volume d’oeuvre bouddhistes dans la langue du plateau ce qui permet à la religion de s’implanter progressivement.

Le temple de Jokhang, l'un des premiers temples bouddhistes au Tibet
Le temple de Jokhang à Lhassa

Des penseurs étrangers influents

Pendant la période du roi Trisong Detsen, le professeur de mahayana Santiraksita et le maître tantrique Padmasambhava sont invités au Tibet. Santiraksita apporte avec lui de nombreux livres sur le Madhyamaka bouddhiste et s’est consacré à la défense de cette philosophie tandis que Padmasambhava se concentre sur le bouddhisme ésotérique et devient le fondateur de la secte Nyingma du bouddhisme tibétain. Trisong Detsen fait également construire le monastère de Samye, puis met en place le système Sangha. Plus tard, des moines indiens sont également « embauchés » pour traduire le bouddhisme en langue tibétaine. A cette époque, le bouddhisme tibétain commence déjà à se développer à une échelle considérable.

Le monastère de Samye au Tibet
Monastère de Samye

L’âge sombre du premier bouddhisme tibétain

Au début du IXème siècle, Ral-Pa-Can accéde au trône. Le roi choisit alors la langue tibétaine comme principale et a ordonne que toutes les Écritures bouddhistes traduites soient à nouveau rassemblées et que les nouvelles traductions soient codifiées par répertoire. Tous les systèmes administratifs étant alors régis par la loi, les moines bouddhistes prennent en charge les affaires de l’État.

Cependant, le déclin du bouddhisme semble apparaître lorsque le roi Langdarma accède au trône. Langdarma est un adepte de la religion de Bon et prend des mesures dévastatrices pour empêcher le développement du bouddhisme. La traduction des sutras bouddhistes devient interdite, un grand nombre de classiques bouddhistes sont brûlés et des temples complètement détruits. Beaucoup de moines n’ont alors d’autre choix que de fuir à l’étranger. Cette période est également connue sous le nom de «bouddhisme éteint de LangDarma» dans l’histoire du Tibet. La première période du bouddhisme prend donc fin sous ce règne funeste.

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Moines au chapeau jaune

La renaissance du bouddhisme et les nouvelles écoles

La renaissance du bouddhisme démarre à partir de la fin du dixième siècle. Elle prend ses racines dans l’ouest du Tibet. Un grand nombre de classiques ésotériques ayant été complètement traduits, la religion se sépare en deux groupes : le bouddhisme exotérique et le bouddhisme ésotérique. Avec l’arrivée du grand professeur indien Atisa, le bouddhisme tibétain atteint son apogée. Le saint moine Atisa met l’accent sur le célibat et des préceptes très stricts, il se base d’ailleurs sur les enseignements du mahayana.

Apparaît ensuite l’école Kadampa qui s’oppose à la plus ancienne Nyingmapa (les chapeaux rouges). Plus tard apparaîtront d’autres grandes écoles de pensée du bouddhisme tibétain telles que Kagyupa (les chapeaux blancs), Sakyapa et Gelugpa (Chapeaux jaunes).